Dents de sagesse

Dents de sagesse

Que sont les dents de sagesse?

Les dents de sagesse, aussi appelées troisièmes molaires, sont les dernières dents à se développer. Elles présentent une grande variété de forme et de taille selon les individus. Elles sont positionnées complètement à l’arrière de la dentition, derrière les 2e molaires. Il est possible qu’une ou plusieurs de ces dents soient absentes. En fait, l’absence de dents de sagesse se fait de plus en plus fréquente de nos jours. L’évolution de notre alimentation serait une des causes expliquant ce phénomène. Les dents de sagesse font généralement éruption en bouche vers la fin de l’adolescence et la formation des racines se termine durant la vingtaine. Il est possible de voir l’apparition des 3e molaires dans l’intervalle d’âge de 16 et 25 ans.

Manque de place

Une dentition normale comprend 32 dents (16 à la mâchoire du haut et 16 à la mâchoire du bas). Chez la plupart des gens, l’espace disponible est insuffisant pour permettre à toutes ces dents de faire éruption normalement.

Dans le cas où il n’y a pas assez d’espace entre la 2e molaire et la branche montante de la mandibule, la dent de sagesse bute contre la couronne de la 2e molaire et reste prise dans l’os sans faire éruption en bouche. Si la dent de sagesse est prise sous la gencive par manque d’espace, elle est dite incluse et si elle est partiellement visible en bouche, elle est dite semi-incluse.

De plus, il est possible qu’il y ait assez d’espace en bouche, mais que la dent soit angulée d’une telle façon que son éruption ne soit pas possible. Par exemple, on comprend qu’une dent qui est en position horizontale ne pourra pas faire éruption. Exceptionnellement, il arrive que la dent de sagesse soit incluse, car sa position est complètement inversée, c’est-à-dire les racines pointant vers la gencive et sa couronne étant profondément enfouie dans l’os.

Pourquoi les enlever?

Il y a de nombreuses raisons justifiant l’extraction des dents de sagesse.

  • Dans le cadre d’un traitement d’orthodontie où il n’y a pas assez d’espace sur l’arcade dentaire, il est recommandé d’extraire les dents de sagesse de façon à permettre l’alignement des autres dents.
  • Les dents semi-incluses sont difficiles d’accès et donc impossible à nettoyer adéquatement. Les bactéries et les débris alimentaires restants peuvent causer plusieurs problèmes, notamment des caries.
  • Les dents de sagesse mésio-angulées ou horizontales peuvent provoquer une résorption de la dent adjacente, c’est-à-dire de la 2e molaire. Si cette dernière est détruite de façon importante, elle devra aussi être extraite.
  • Les dents incluses augmentent les chances de développer un kyste ou une tumeur bénigne.
  • Les dents incluses et semi-incluses peuvent causer des maladies localisées de la gencive et de l’os entourant ces dents.
  • La péricoronarite (inflammation des tissus entourant la couronne de la dent) et la cellulite (une infection des tissus mous du visage) sont des complications possibles des dents de sagesse incluses ou semi-incluses.
  • Chez certaines personnes, les dents de sagesse causent de la douleur.
  • L’éruption des dents de sagesse est un des facteurs pouvant contribuer au déplacement des dents antérieures, bien que ça n’en soit pas la cause principale.

On constate que les complications possibles reliées aux dents de sagesse sont nombreuses. Il faut savoir que les 3e molaires du bas causent plus souvent de problèmes que celles du haut. De plus, ces problèmes augmentent en fréquence après l’âge de 25 ans. Même si vous n’avez aucun symptôme pour le moment, il est préférable d’extraire les 3e molaires afin de prévenir les problèmes dentaires à long terme. Les opinions peuvent toutefois diverger en ce qui concerne l’extraction préventive. Certains préfèreront surveiller une dent asymptomatique au lieu de l’extraire, surtout si la radiographie nous indique une proximité entre celle-ci et le nerf alvéolaire inférieur. En effet, dans le cas ou une telle proximité existe, la prudence est de mise pour ne pas causer de dommage au nerf. Finalement, chez certaines personnes, l’espace disponible et l’angulation de la dent sont optimaux et permettent une éruption normale. Pour ceux-là, il est bien entendu inutile de procéder à l’extraction.

Comment se déroule l’extraction des dents de sagesse?

La radiographie est très utile à votre chirurgien pour la planification de la chirurgie. Dépendamment de l’inclinaison de la dent, de son degré d’inclusion et de sa proximité avec le nerf alvéolaire inférieur, la procédure peut être modifiée. Le chirurgien optera pour une extraction simple, si la dent est présente en bouche, ou une extraction complexe si la dent est incluse ou semi-incluse. Une extraction complexe, aussi appelée extraction chirurgicale, implique que le chirurgien doive inciser la gencive, tailler l’os de la mâchoire pour libérer la dent et refermer l’incision avec des points de suture. Parfois, il peut être nécessaire de sectionner la dent de sagesse en plusieurs morceaux afin de pouvoir la retirer.

Dans les deux cas, le patient peut choisir l’option d’anesthésie qui lui convient le mieux. Certaines personnes préfèrent dormir pendant que leurs dents de sagesse sont enlevées. Il est possible de réaliser la chirurgie sous anesthésie locale seulement ou accompagner d’une sédation intraveineuse qui aide le patient à se détendre et estompe les souvenirs de l’intervention. Bien que ce soit plutôt rare, il est possible d’avoir recours à l’anesthésie générale, ce qui nécessite une hospitalisation. Le chirurgien vous expliquera les différentes options d’anesthésie possibles et vous conseillera en tenant compte de l’importance de votre chirurgie, de votre état de santé et de votre niveau d’appréhension face à l’extraction.

Quelles sont les complications possibles ?

Comme avec toute chirurgie, même bien exécutée, il y a des risques associés à l’extraction des dents de sagesse. Bien que les complications soient en général temporaires, il est important d’en discuter avec votre chirurgien avant l’extraction.

Infection

Une infection peut se manifester de quelques jours à quelques semaines après la chirurgie, et ce de plusieurs façons :

  • Alvéolite : L’extraction d’une dent laisse un trou dans l’os appelé alvéole. C’est une des complications les plus fréquentes qui survient quand le caillot de sang est délogé de l’alvéole. Il s’en suit une infection qui se manifeste avec ou sans la présence de pu.
  • Cellulite : L’infection débute au site de l’extraction et se propage aux tissus mous du visage. Cela arrive plus fréquemment à la mâchoire du bas.
  • Ostéite : Il s’agit d’une infection de l’os. Cette complication est toutefois très rarement rencontrée.

Certains signes sont indicateurs d’une infection : douleur, gonflement, écoulement de pu, mauvais gout dans la bouche et fièvre. Donc si vous notez la présence de ces signes, consultez votre chirurgien. Celui-ci pourra vous prescrire des antibiotiques et possiblement, sous anesthésie locale, retirer les tissus infectés. Les personnes âgées et les fumeurs sont les plus susceptibles de souffrir d’une infection.

Lésion nerveuse

Nerf alvéolaire inférieur

Une radiographie préopératoire est très utile, car elle permet d’évaluer la proximité entre la dent de sagesse de bas et le nerf qui chemine dans l’os sous les racines des dents. Plus la proximité est importante, plus il y a de risques de léser le nerf en extrayant la dent. Une atteinte du nerf alvéolaire inférieur se manifeste par une perte de sensibilité ou une sensation d’engourdissement de la moitié de la lèvre inférieure du côté du nerf touché.

Nerf lingual

Ce nerf, cheminant à la face interne de la mâchoire du bas, passe à proximité de la dent de sagesse et peut aussi être lésé lors d’une extraction. L’atteinte du nerf lingual provoque une perte de sensibilité ou une sensation d’engourdissement de la moitié de la langue du même côté que le nerf touché.

Il faut savoir que la majorité du temps, il s’agit d’une complication temporaire qui se résorbe en quelques semaines. Dans de rares cas, la perte de sensation est définitive.

Complication sinusienne

L’extraction des dents de sagesse à la mâchoire du haut peut entrainer plusieurs conséquences sur les sinus.

Communication sinusienne : L’extraction de la dent peut créer une communication entre le sinus et la cavité buccale. Plus la dent est près du sinus, plus cela est susceptible d’arriver. La communication se referme généralement en quelques semaines. Cependant, il peut arriver que la communication ne se referme pas, ce qui nécessitera une intervention chirurgicale.
Inclusion sinusienne : Lors des procédures d’extraction, la dent de sagesse peut se retrouver poussée dans le sinus. Plus la dent est profondément incluse dans l’os, plus il y a de risques. Il faut alors aller chercher la dent dans le sinus pour éviter des complications.
Sinusite : Suite à l’extraction d’une dent dont les racines étaient en contact avec le sinus, il peut y avoir une sinusite temporaire.

Dommages dentaires

Lors d’une extraction difficile, il se peut que les dents adjacentes, plus particulièrement la 2e molaire qui est la voisine de la dent de sagesse, subissent des dommages. Il peut se produire une fracture, un bris de la restauration (plombage), un descellement d’une couronne ou encore une nécrose de la dent, ce qui nécessitera un traitement de canal.

Bris de la dent

Il arrive parfois que la racine de la 3e molaire qu’on tente d’extraire soit fragile et se brise. Cela est plus fréquent quand la dent a plusieurs racines et si celles-ci sont courbées. Le chirurgien peut choisir d’aller récupérer ce bout de racine ou encore de le laisser en place, surtout si le fragment de racine est à proximité du nerf alvéolaire inférieur. Un fragment de racine résiduel ne provoque en général aucune complication.

Dommages osseux

Plus particulièrement avec des dents profondément incluses, il est possible que l’os subisse des dommages.

  • L’os autour de la 3e molaire peut être endommagé lors des procédures d’extraction. Cela n’est pas alarmant et il n’y a aucun traitement à faire. L’os guérira en même temps que l’alvéole.
  • Rarement, il peut se produire une fracture de la mâchoire. Ce risque augmente avec l’âge et est favorisé par un os fragile et une dent profondément incluse. Une fracture se rencontre plus souvent à la mâchoire du bas et peut nécessiter une intervention chirurgicale afin de stabiliser la fracture.

Douleur temporo-mandibulaire

L’articulation temporo-mandibulaire peut avoir subi un stress durant l’extraction et être douloureuse pendant quelques jours lors des mouvements.

 

Bref, diverses complications sont possibles, mais elles sont tout de même rares. Il faut cependant en être informé afin de bien comprendre ce qu’implique la chirurgie.